J’ai voulu m’offrir de la lingerie pour me sentir bien et belle dans ce corps que je n’aime pas depuis l’accouchement. Une vendeuse s’approche pour me proposer de l’aide, que j’accepte puisque je ne suis pas sûre de ma taille, ayant eu un enfant et n’ayant pas perdu tous les kilos pris pendant la grossesse et le post-partum. Elle me demande gentiment quel âge l’enfant a. Je lui dis qu’Elle a eu un an et la vendeuse me répond, en tapant ses mains sur ses cuisses :
Eh bah alors qu’est-ce que vous faites ?
Et là je suis restée stoïque, abasourdie. À essayer des soutiens-gorge en me remémorant la scène passée. Sans broncher, elle a fait sa vente et je suis partie. Et j’ai pleuré, beaucoup pleuré, parce que c’est injuste ! Parce que je suis en colère ! En colère qu’il se passe des choses comme ça encore de nos jours. On est en 2022 putain ! C’est fini ce temps où le patriarcat était autant omniprésent. Et puis là, quant bien même le patriarcat, on parle de femme à femme pas de relation homme-femme !
Et dans ce contexte, comment une femme, vendeuse en lingerie féminine, peut oublier à qui elle s’adresse, peut balayer les complexes d’une femme (parce que soyons honnêtes on en a toutes !), peut ignorer la complexité d’un post-partum et d’une maternité (même sans l’avoir vécu) ?
Hormis ce cadre féminin quel individu parle à un autre individu de la sorte en le rabaissant, en lui jetant à la gueule sa méchanceté ? Et où est cette putain de sororité ? Cette femme a peut-être eu des enfants et peut-être pas. Et alors ? C’est son aigreur qui fait qu’on doit s’en prendre plein la gueule ? Une femme ne devrait-elle pas soutenir une autre femme ? Ou même sans la soutenir ne pas la rabaisser ?
Putain ! Mais toi, que tu sois mère ou pas, sœur, cousine, belle-mère, copine, amie, connaissance peu importe, soutiens ton égale !
À toi la frustrée, qui, à mon sens devrais quitter le milieu de la vente, tu ne fais qu’accroître mon envie de sororité.
Article relu par @bebatut et @mamaorhum. Photo de Becca Tapert disponible sur Unsplash.
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